IOT : comment Sigfox veut imposer ses traceurs

Sigfox: plus de 13 millions d’appareils connectés et déjà plus de 1500 clients dans le BtoB. Ici la poste Autrichienne.

Avec Sigfox les objets, dotés de traceurs ou capteurs, deviennent intelligents, accomplissant des tâches autonomes sans intervention humaine. Et ce grâce à son réseau à bas coût et basse consommation.

Née en 2009 à Labège (Haute-Garonne), peu connu du grand public, la société Sigfox est pourtant l’un des premiers fournisseurs mondiaux de service de communication entre objets connectés (IoT). Grâce à son réseau à bas coût et basse consommation, l’entreprise ne couvre pas moins de 75 pays. « Il y a clairement une place pour une approche frugale de la communication », assure Rémi François, le Chief Operating Office de Sigfox-UnaBiz. Preuve à l’appui puisque l’entreprise compte déjà plus de 2,6 millions de compteurs connectés, a installé quelque 2 millions de traceurs de la chaine logistique et plus de 400 000 capteurs pour la gestion des bâtiments. Résultat : plus de 13 millions d’appareils connectés et déjà plus de 1500 clients dans le BtoB.

Historiquement, Sigfox a été fondée par deux ingénieurs passionnés de signaux, Ludovic Le Moan et Christophe Fourtet. Ils ont créé le premier réseau de l’Internet des Objets (IoT) au monde avec une connectivité cellulaire dédiée aux communications à bas débit. Sigfox se distingue en effet par son réseau longue portée et à bas débit, facilitant la transmission de petites quantités de données entre appareils connectés sans utiliser les réseaux de téléphonie mobile. Concrètement, le réseau Sigfox permet aux objets de recevoir jusqu’à 140 messages de 12 octets par jour. Ce réseau bidirectionnel permet aux appareils d’envoyer et de recevoir des données via une plateforme cloud, facilitant ainsi une communication fluide entre eux. Grâce à cette technologie, les objets deviennent intelligents, accomplissant des tâches autonomes sans intervention humaine. Autrefois icône de la French Tech, Sigfox a pourtant connu une chute spectaculaire. Après avoir levé 300 millions d’euros auprès de grandes entreprises et de fonds d’investissement comme BPI France, Sigfox s’est retrouvé en redressement judiciaire en janvier 2022. Deux ans après sa reprise par UnaBiz, une entreprise singapourienne, Sigfox est sur le point de retrouver la rentabilité grâce à une stratégie de recentrage et de réduction des coûts.

Sigfox œuvre dans divers secteurs, de la domotique au transport, en passant par les villes intelligentes et la logistique. Par exemple, en Allemagne plus d’un million de rolls sont connectés et donc suivis. « Nous nous concentrons beaucoup sur la logistique, en réduisant au maximum les coûts de suivi des actifs », commente Rémi François, le COO. Et plus d’entreprises se lanceront plus les prix baisseront car si, pour l’instant, le traceur coûte vingt dollars, l’objectif est d’arriver plus ou moins rapidement aux alentours de 5 dollars l’unité. « A ce prix, nous offrons une solution intéressante pour les palettes et si nous tombons à un dollar le traceur, nous pourrons connecter les colis et cartons », assure Rémi François. Un rêve peut être atteignable dans trois ou quatre ans.